Une petite histoire du tourisme
Selon le dictionnaire Robert, le mot anglais tourism - venu du Français tour - apparaît sous la forme tourisme en 1841 alors que le mot touriste, lui aussi venu de l’anglais, apparaît dès 1816. Selon ce même dictionnaire :
"Le tourisme c’est parcourir pour son plaisir un lieu autre que celui où l’on vit habituellement (même s’il s’agit d’un petit déplacement ou si le but du voyage est tout autre)".
On pourrait dire que Compiègne est né du tourisme royal puisque la maison de chasse des fils de Clovis est devenue rapidement lieu de pouvoir. Cependant la ville ne se forme qu’autour de la collégiale Sainte-Marie - plus connue sous le nom de Saint-Corneille - et de ses reliques qui attirent les pèlerins.
Compiègne vit de ce "tourisme royal", où la chasse et les divers "Plaisirs du Roi" se mêlent aux intérêts politiques ou militaires. Pour les périodes plus récentes, on peut évoquer l’attachement de Louis XV qui reconstruisit le château, lança un nouveau pont et imposa sa marque à la ville, reliée à la forêt par ses avenues. Sa population doublait presque lors de ses séjours... Pendant longtemps Compiègne ne sentit pas le besoin de syndicat d’initiatives, la présence périodique du souverain suffisait à attirer la foule des serviteurs et des curieux.
Au milieu du XIXe siècle, Compiègne représentait pour beaucoup, tel Eugène Pelletan en 1850, « la ville la plus française » ; et le musée nouvellement fondé par Antoine Vivenel en était un fleuron culturel.
Les trains de plaisir suivirent de peu l’établissement de la gare en 1847 et le chemin de fer fournit désormais et, pour un siècle, l’essentiel des visiteurs. Le tourisme par service de bateau sur l’Oise et l’Aisne ne joua qu’un rôle marginal, et l’aérodrome de Corbeaulieu puis de Remy n’attira guère, à partir de 1912, que des initiés ou quelques curieux. La route va reprendre le dessus au tournant du XXème siècle, les relais de poste vont être remplacés par des garages et le cheval est désormais réservé au sport, à la chasse et à la promenade.
Fournier-Sarlovèze, le maire de l'époque, exalte le souvenir de Jeanne d’Arc par ses fêtes prestigieuses entre 1909 et 1935, puis lance la fête du Muguet à partir de 1921. Le tourisme des champs de bataille et surtout l’aménagement en 1921 de la clairière de l’Armistice, va relayer une économie résidentielle aristocratique de plus en plus défaillante. La Seconde Guerre mondiale y ajoute, en 2008, le Mémorial de l’internement et de la déportation. Le Palais en lisière de forêt, est demeuré jusqu’à nos jours le pivot du tourisme compiégnois. L' "Année gothique en Picardie" en 1975, fut l’occasion de restaurer le cloître Saint-Corneille, cœur historique de la ville auprès duquel s’était installée la bibliothèque municipale, restauration reprise en 2007 avec un complet réaménagement de cette bibliothèque.